• Jeudi 25 juillet : saint Jacques le Majeur, apôtre

    Avec saint Jacques le Majeur, nous parlons aujourd'hui d'un personnage central, tant dans la Bible que dans l'histoire chrétienne ! La Bible nous rapporte que Jacques venait de Galilée et fut un des premiers appelés par le Seigneur à la suivre. Jésus le surnomma, avec Jean son frère, Boanergès, c'est-à-dire fils du tonnerre !

    C'est dire le caractère de notre saint... Jacques faisait partie du groupe des privilégiés choisis par Jésus pour assister aux évènement majeurs de son existence comme sa transfiguration et son Agonie. L'Evangile de sa fête nous rappelle qu'il visait les plus hautes charges, et que le Seigneur lui révéla que sa grande mission serait de "boire la même coupe" que Lui-même, c'est-à-dire de donner sa vie en témoignage.

    Selon les actes des apôtres, cela arriva vers l'an 42, près de la fête de Pâques, Hérode Agrippa le fit décapiter, il fut le premier apôtre à mourir pour le Seigneur. Des textes anciens rapportent qu'il pardonna à son bourreau.

    Depuis le 9° siècle son corps se trouve à saint Jacques de Compostelle en Galice, où il fut l'objet d'une immense vénération dans tout l'occident qui multiplia les pèlerinages à son tombeau. Saint Jacques est d'ailleurs souvent représenté en habit de pèlerin avec la célèbre coquille "saint Jacques" au chapeau.

    Boire la coupe du Seigneur n'est pas réservé à saint Jacques, cela nous concerne tous ! Notre vocation est d'aimer courageusement au quotidien et de gagner notre paradis ! Dans l'esprit des anciens pèlerins, soyons capables des grandes choses pour notre maître.

    Un Pèlerinage, même une simple visite, auprès d'un saint proche de chez nous.


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  • Nativité de saint Jean-Baptiste « Prophète du Très-Haut »

     

    Saint Jean est figuré par Isaïe et Jérémie; mieux qu'eux encore, il fut consacré dès le sein de sa mère pour annoncer Jésus et préparer les âmes à sa venue.

     

    L'Évangile nous retrace les prodiges qui marquèrent sa naissance. Zacharie impose à son enfant le nom que Dieu lui-même, par son ange, lui a indiqué, et aussitôt il recouvre la voix qu'il avait perdue, et rempli de l'Esprit-Saint, il prédit les grandeurs de son fils: « Il marchera devant le Seigneur pour lui préparer les voies, pour donner à son peuple la connaissance du salut ».

     

    L'ange Gabriel avait annoncé à Zacharie que beaucoup se réjouiraient de la naissance de son fils; c'était en effet comme l'aurore du salut, et c'est cela encore que chaque année l'Église nous invite à célébrer aujourd'hui.

    Elle a fait de la Nativité de saint Jean-Baptiste une Noël d'été, prélude de la naissance du Sauveur et tout entière orientée vers elle. A travers le Précurseur, c'est déjà le Sauveur lui-même dont elle salue la venue, et la joie à laquelle elle nous convie, c'est celle qui remplit nos âmes à la pensée que « le Seigneur, Dieu d’Israël a visité et racheté son peuple ».

    Le choix, comme épître de la messe, d'un texte prophétique qui vise davantage encore la mission du Sauveur que celle du Précurseur dit bien aussi que c'est le même mystère de l'apparition du salut que l'Église célèbre dans les deux fêtes.

    Saint Augustin a vu également dans les situations respectives du 24 juin et du 25 décembre un symbole d'un rapport essentiel entre les deux fêtes: la naissance de saint Jean se célèbre au moment où les jours commencent à diminuer et celle de Jésus au moment où ils s'allongent: image de l'humilité du Précurseur qui s'efface devant Celui qu'il annonce et dont l'influence ne fera que grandir: « Il faut qu'Il croisse et que moi je diminue ».

    « Parmi les fils de la femme, il n'en est pas levé de plus grand que Jean-Baptiste, » a dit Notre-Seigneur. On comprend que la Nativité de saint Jean-Baptiste ait pris tant de relief. On y célébrait trois messes comme à Noël et c'était fête chômée.

    Les feux de la Saint-Jean, allumés sur les hauteurs, complétaient la solennité liturgique en soulignant le symbole de la lumière qui parait dans la nuit. Le culte de saint Jean-Baptiste était devenu très populaire: nombreuses sont les églises qui lui étaient dédiées, et les parents aimaient à donner son nom à leurs enfants.

    Le nom de saint Jean-Baptiste est inscrit au canon de la messe.


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    « Je meurs innocent des crimes qu'on m'impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort, et je prie Dieu que le sang que vous allez verser ne retombera pas sur la France ». (Louis XVI, guillotiné le 21 janvier 1793) :

     

     

    Seigneur Jésus-Christ, --> ayez pitié de nous.

    Seigneur Jésus-Christ, --> ayez pitié de nous.

    Père Céleste qui êtes Dieu, --> ayez pitié de nous.

    Fils Rédempteur du monde qui êtes Dieu, --> écoutez-nous.

    Esprit-Saint qui êtes Dieu, --> exaucez-nous.

    Trinité Sainte qui êtes un seul Dieu, --> ayez pitié de nous.


    Ô Saint-Esprit, qui avez oint la France, nouvelle Judée,
    --> ayez pitié de nous.

    Ô Jésus, seul vrai Roi, --> ayez pitié de nous.

    Ô Jésus, seul vrai Roi de l'univers, --> ayez pitié de nous.
    Ô Jésus, seul vrai Roi de France,
    --> sauvez la France.

    Ô Jésus, Roi de France, notre Seule Vérité, --> sauvez la France.

    Ô Jésus, Roi de France, notre Seul Amour, --> sauvez la France.

    Ô Jésus, Roi de France, notre Seule Espérance, --> sauvez la France.

    Ô Jésus, Roi de France, Fils de David, qui voulez le Salut de la France, --> sauvez la France.

    Ô Jésus, Roi de France, qui voulez régner sur la France, et par la France sur le monde, --> sauvez la France.


    Coeur Sacré de Jésus, qui vous complaisez parmi les lys,
    --> sauvez la France.

    Notre-Dame de l'Assomption, Reine de France, --> sauvez la France.

    Sainte Marie, Reine de France, --> sauvez la France.

    Mère du Christ, Roi de France, --> sauvez la France.
    Lys des Lys de France, Sainte Marie,
    --> intercédez pour la France.

    Reine de France, qui à la Salette avez pleuré sur la France infidèle, --> intercédez pour la France.

    Saint Joseph, qui avez manifesté votre amour pour la France, --> intercédez pour la France.

    Saint Michel, chef de la milice céleste et ange gardien de la France, --> intercédez pour la France.

    Saints Anges qui, à chaque instant, servez le Christ Roi de France, --> intercédez pour la France.

     

    Sainte Anne, Aïeule du Christ Roi de France, qui avez voulu reposer en France, --> priez pour la France.

    Sainte Marie-Madeleine, témoin et apôtre en Gaule du Christ Ressuscité, --> priez pour la France.

    Saint Denis, protecteur des Rois de France, --> priez pour la France.

    Saint Martin, Apôtre des Gaules, --> priez pour la France.

    Saint Remy, Apôtre des Francs, --> priez pour la France.

    Saint Remy, qui avez baptisé et sacré Clovis, Fils aîné de l'Église, --> priez pour la France.

    Saint Remy, Père et Protecteur de la civilisation chrétienne, --> priez pour la France.

    Sainte Clotilde, Mère de tous les Rois de France, --> priez pour la France.

    Sainte Geneviève, Gardienne de Paris et de la France, --> priez pour la France.

    Saint Benoît, Témoin de la donation de la France au Christ, --> priez pour la France.

    Saint Charlemagne, Législateur de la France et bouclier de l'Église, --> priez pour la France.

    Saint Louis, Modèle des Rois de France, --> priez pour la France.

    Saint Louis, Roi très chrétien, épée du Christ Roi de France, --> priez pour la France.

    Saint Louis, qui avez donné à la France la couronne du Christ Rédempteur, --> priez pour la France.

    Sainte Jehanne d'Arc, Reine de France, messagère du Christ Roi de France, --> priez pour la France.

    Sainte Jehanne d'Arc, qui avez donné le royaume de France au Christ, --> priez pour la France.

    Sainte Jehanne d'Arc, qui avez libéré la France de tous ses ennemis, --> priez pour la France.

    Saint Pie V, Sauveur de la France , --> priez pour la France.

    Sainte Marguerite-Marie, Héraut du Sacré Coeur de Jésus, Roi de France, --> priez pour la France.


    Coeur Sacré de Jésus, qui avez exigé que Louis XVI et Marie-Antoinette soient les martyrs expiatoires de la France infidèle au Christ Roi de France,
    --> sauvez la France.

    Coeur Sacré de Jésus, qui avez inspiré au Cardinal Pie les plus belles pages sur votre Royauté, --> sauvez la France.


    Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Patronne de la France et missionnaire du Christ Roi de France,
    --> priez pour la France.

    Saint Pie X, Docteur du Christ Roi de France, --> priez pour la France.

    Tous les Saints de France qui avez prié pour que le Christ Roi de France règne par Son Lieutenant, --> priez pour la France.

     

    Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, --> pardonnez-nous, Seigneur.

    Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, --> exaucez-nous, Seigneur.

    Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, --> ayez pitié de nous.


    V. Coeur Sacré de Jésus, Roi de France,

    R. Que votre Règne arrive.


    Prions :
     

    Dieu Tout-Puissant et Éternel, qui avez voulu que Votre Divin Fils, Notre-Seigneur Jésus-Christ, soit Roi de France pour que, régnant sur la France , Il règne sur le monde, et que la Très-Sainte Vierge Marie soit Reine de France, apprenez-nous à être de fidèles et vertueux serviteurs d'un si grand Roi et d'une si grande Reine, et daignez nous pardonner, ô Père des miséricordes, nos infidélités, pour qu'enfin Votre Règne arrive. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, Vrai Roi de France.

    R. Ainsi-soit-il.

     

     

     

     


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  • Dévotion au Sacré-cœur de Jésus : Don de l'Esprit et Vie intérieure 


     

    Dieu, dans son infinie bonté envers ses créatures, ne cherchant qu'à les élever jusqu'à lui, fait sans cesse descendre son Saint-Esprit sur nous, afin de prendre possession de nos cœurs, et de les remplir de charité et d'amour, c'est-à-dire de lui-même.

     

    « Je répandrai dans leurs entrailles un esprit nouveau : j'ôterai de leur poitrine leur cœur de pierre : et je leur donnerai un cœur de chair afin qu'ils marchent dans la voie de mes PRÉCEPTES. » (Ézéchiel 11, 19)

     

    C'est par le don de son esprit que Dieu jette en nous les fondements de la vie intérieure. Nous n'y pouvons rien comprendre avant que d'être éclairés de sa lumière ; encore moins pouvons-nous la goûter et l'aimer avant qu'il nous en ait donné l'attrait. Qu'est-ce que la vie intérieure ? Une vie conforme à la doctrine et aux exemples de Jésus-Christ. Cette doctrine et ces exemples sont tout à fait surnaturels. Nous n'entendons rien aux maximes de Jésus-Christ, jusqu'à ce que l'Esprit-Saint nous en découvre le sens ; ses exemples sont muets pour nous, et ne font nulle impression sur nos cœurs, si le Saint-Esprit ne nous touche par une grâce spéciale. Jugeons-en par les apôtres. Ils ont vécu trois ans entiers avec Jésus-Christ ; ils avaient été témoins de ses discours, de ses actions, de ses miracles ; il avait pris un soin particulier de les former, il leur dit lui-même que tout ce qu'il avait appris de son père, il le leur avait fait connaître. En étaient-ils moins grossiers, plus intelligents dans les choses de Dieu ? C'est qu'ils n'avaient pas encore reçu le Saint-Esprit ; leurs pensées et leurs désirs ne s'élevaient pas au-dessus de la terre ; leur zèle et leur attachement pour leur maitre étaient tout humain, et ne portaient que sur des espérances temporelles : ils firent bien voir au moment de sa passion que le Saint-Esprit ne les avait pas encore élevés aux idées célestes.

     

    Voyez ces apôtres, après qu'il fut descendu sur eux. Ce ne sont plus les mêmes hommes. Mais en quoi sont-ils changés ? Est-ce dans leur extérieur ? Non ; c'est dans leurs idées et dans leurs sentiments. La terre n'est plus rien pour eux ; ils ne pensent plus qu'au ciel, et aux moyens d'y arriver, et d'y conduire les autres. Leurs passions, l'amour, la haine, la crainte, le désir, la joie, la tristesse ne sont plus excités que par des objets surnaturels. Ces lâches qui avaient abandonné Jésus-Christ, l'annoncent avec un courage intrépide ; ils ne redoutent ni les menaces ni les mauvais traitements ; ils se réjouissent d'avoir été jugés dignes de souffrir un opprobre pour le nom de Jésus. Ils ne prêchent que sa croix, ils n'aiment que sa croix, ils vivent avec délices au milieu des croix ; ils vont les chercher jusqu'au bout de l'univers ; ils ne veulent point d'autre fruit de leurs travaux, que de verser leur sang pour la gloire de leur maître. Ce merveilleux changement a été l’œuvre du Saint-Esprit ; un moment a pu faire ce que trois ans passés à l'école de Jésus-Christ n'avaient pas même commencé.

     

    Prenons les premiers Fidèles de Jérusalem, leur conversion n'est pas moins admirable. Ces Juifs, ces hommes attachés à la terre, qui n'avaient renoncé et mis à mort leur Messie que parce qu'il ne répondait pas aux idées ambitieuses et charnelles qu'ils s'en étaient formées, n'ont pas plus tôt reçu le baptême et l'Esprit-Saint que les voilà devenus tout à coup des hommes intérieurs ; pour ne plus tenir à rien, ils vendent leurs possessions, et en apportent le prix aux apôtres, ne se réservant pas même d'en faire la distribution à ceux d'entre eux qui étaient pauvres. Déchargés de tout soin, et vivant en commun, ils persévèrent unanimement dans la prière ; l'Eucharistie devient leur nourriture journalière, et la charité entretient une telle union entre eux, qu'ils n'avaient plus qu'un cœur et qu'une âme. La descente du Saint-Esprit a le même effet sur les Gentils, sur des idolâtres, plongés dans la corruption et les vices les plus infâmes. Ils forment ces Églises si édifiantes, qui font notre admiration, et à qui Saint Paul adressait ses divines épîtres.

     

    D'où vient qu'alors presque tous les chrétiens étaient intérieurs, et qu'il y en a si peu aujourd'hui ? La grâce du Saint-Esprit était-elle plus abondante ? Non. Les Juifs et les Gentils étaient-ils mieux disposés par leur vie précédente ? Non encore. À quelle cause donc attribuer cette différence ? La voici. Dès qu'ils ont connu la vérité, dès qu'ils en ont été touchés, ils l'ont embrassée, et embrassée tout entière ; ils ont renoncé à tout ce qui s'y opposait au-dedans d'eux-mêmes ; ils ont foulé aux pieds le respect humain, et tous les obstacles extérieurs ; ils se sont mis dans la disposition de sacrifier leurs biens, leurs parents, leur honneur, leur vie ; c'est avec une pareille détermination qu'ils se faisaient chrétiens, et qu'ils recevaient le Saint-Esprit. Est-il étonnant qu'il produisît en eux des effets admirables ?

     

    Aujourd'hui le Saint-Esprit descend sur nous dans un âge où nous savons à peine ce que c'est qu'être chrétien. Les enfants les mieux élevés elles plus pieux se font une routine d'exercices de piété ; ils ne sont pas encore en état d'être intérieurs, j'en conviens ; mais ni leurs parents, ni leurs maîtres ne les disposent à l'être.

     

    On leur apprend le catéchisme et leurs prières ; ils ont des livres d'instruction sur la messe, la confession et la communion. L'on s'applique à régler en eux l'extérieur ; mais de l'intérieur, qui fait le vrai chrétien, à peine leur en parle-t-on. Cependant ils avancent en âge ; leur esprit prend les idées et les préjugés du monde ; leur cœur s'attache aux choses de la terre ; les sens font leur impression ; les passions se développent et s'exercent sur les objets que les sens leur présentent ; l'orgueil et l'amour-propre s'en racinent et se fortifient.

     

    Ceux mêmes qui conservent la crainte de Dieu et l'esprit de dévotion se font un plan de piété qui ne leur est pas dicté par le Saint-Esprit, où il n'est pas question de la vie intérieure, qu'ils ne connaissent pas, et qu'ils ne veulent pas connaître, où ils ne se proposent point d'imiter Jésus-Christ, et de marcher à la lumière de sa grâce, d'estimer et aimer ce qu'il a estimé, aimé et choisi pour lui-même, mais où ils suivent leur propre esprit, leur propre volonté, leur caractère, leur humeur et leurs caprices en tout ce qui ne leur paraît pas une offense manifeste à Dieu ; un plan de piété, en un mot, où il ne s'agisse pas de se renoncer soi-même, dont la nature et l'amour-propre s'accommodent, et dont on est content, pourvu qu'on puisse se flatter d'être en état de grâce, sans se mettre en peine de tendre à la perfection chrétienne. Si l'on en excepte un très petit nombre d'âmes, n'est-ce pas là la disposition générale de ceux qui font profession d'être dévots ? Leur conduite n'offre rien de bien répréhensible à l'extérieur. Ils s'acquittent régulièrement de leurs exercices de piété ; ils fréquentent les sacrements ; ils font chaque jour quelque bonne lecture. Mais hors de ces moments qu'ils donnent à Dieu , ils vivent pour eux-mêmes ; ils sont livrés à une dissipation d'esprit continuelle ; ils n'ont que des vues naturelles et humaines ; ils ne savent ce que c'est que de rentrer dans leur cœur pour y écouter Dieu ; au contraire, ils se fuient eux-mêmes, ils se jettent sur les objets extérieurs, et sont sourds à la voix qui les rappelle au-dedans. Faut-il être surpris que de tels chrétiens ne reçoivent jamais le Saint-Esprit, ou que sa venue ne produise en eux aucun effet semblable à ceux qu'elle produisait dans les Fidèles des premiers temps !

    L'on est, je pense, maintenant en état de bien entendre en quoi consiste la dévotion au Cœur de Jésus : dévotion nouvelle, quant à sa dénomination, mais dévotion aussi ancienne que l'Église, quant à son principal objet, mieux connue et mieux pratiquée des premiers Fidèles, qu'elle ne l'a jamais été depuis. Si, dans l'avant-dernier siècle, Jésus-Christ l'a révélée lui-même à une sainte âme, ce fut pour ranimer la ferveur presque éteinte, et pour rappeler les chrétiens de nos jours à cet ancien esprit que nous admirons dans les martyrs et dans les confesseurs des trois premiers siècles, mais que nous sommes bien éloignés de retracer en nous.

    Le Cœur de Jésus, c'est son intérieur ; il n'est rien de plus intime dans l'homme que le cœur ; c'est par le cœur qu'il est bon ou mauvais, qu'il plaît ou déplaît à Dieu. Les hommes eux-mêmes n'estiment et n'aiment rien de plus dans leurs semblables que les qualités du cœur ; et tout l'art de ceux qui ne les ont pas est de feindre de les avoir, sachant bien qu'ils ne gagneront l'estime et l'affection des autres que par là. Ainsi, le Cœur de Jésus, ce sont ses vertus, son amour pour son Père et pour nous, sa douceur, son humilité ; ce sont les sentiments dont il a été affecté dans tout le cours de sa vie et dans sa passion : sentiments du zèle le plus ardent pour les intérêts de son Père ; sentiments de bonté, de tendresse, de compassion pour nous, et du désir le plus vif de nous rendre heureux jusqu'à sacrifier sa vie pour ces deux objets. Dans le langage humain, comme la tête est le siège de la pensée, le cœur est le siège du sentiment et des passions, de la joie et de la tristesse, de la crainte et du désir. Ces passions étaient surnaturelles en Jésus-Christ, et excitées par les deux grands motifs de la gloire de Dieu et de notre salut. Voilà ce qui est proposé à la méditation, aux affections et à l'imitation des Fidèles, dans la dévotion au Cœur de Jésus.

     

    Ainsi, être solidement dévot à ce Cœur adorable, c'est y pénétrer à l'aide de la méditation ou de l'oraison, pour connaître ses dispositions, ses inclinations, les objets qu'il avait en vue, les principes qui le faisaient agir, les vertus qu'il pratiquait, et tout ce qui lui causait du plaisir ou de la peine. C'est ensuite concevoir par rapport à ce divin Cœur les sentiments d'amour et de reconnaissance qu'il mérite de notre part, de regret de tous les déplaisirs que nous lui avons causés, et de ce que nous lui avons fait souffrir ; de ce désir sincère et efficace de le contenter et de ne rien négliger pour lui plaire, en expiant et en réparant nos fautes passées. C'est enfin de nous étudier à l'imiter, comme nous y exhorte l'apôtre, exprimant en nous-mêmes les sentiments qui ont été en Jésus-Christ, nous revêtant de Jésus-Christ (Philipp. II, 5. Rom. XIII, 14), pensant, parlant, agissant comme lui, par les mêmes principes et par les mêmes fins que lui : en sorte que nous lui ressemblions pour l'intérieur et pour l'extérieur, l'un étant la suite nécessaire de l'autre. Qu'on nous dise si ce n'est pas le but de l'Évangile et des épîtres des apôtres, surtout de Saint Paul ; s'il n’est rien de plus solide et de plus profond dans la religion ; s'il peut y avoir une piété plus vraie, plus agréable à Dieu, plus utile à notre âme ; si ce n'est pas même là l'essence de la piété. N'ai-je pas eu raison de dire que cette dévotion, ainsi considérée, a commencé avec l'Église, et que c'est elle qui, des premiers chrétiens, a fait autant d'hommes intérieurs ?

     

    En effet, il est impossible qu'on ne devienne pas intérieur, si on l'envisage et si on la pratique de la manière qui vient d'être dite, puisque la vie intérieure n'a point d'autre objet de réflexion, de contemplation, d'affection, et d'imitation que Jésus-Christ. À quel autre irions-nous, Seigneur ? devons-nous dire avec saint Pierre : Vous avez les paroles de la vie éternelle (Jean. VI, 69). N'a-t-il pas dit lui-même que la vie éternelle consistait à connaître son Père, qui est le seul vrai Dieu, et à connaître Jésus-Christ qui a été envoyé de Dieu (Jean. XVII, 3) ? N'a-t-il pas dit : Je suis la voie, la vérité et la vie. Personne ne vient à mon Père que par moi (Jean. XIV, 6) ? Si l'on ne connaît le Père qu'autant que l'on connaît Jésus-Christ comme il veut être connu, pour être aimé et imité, qu'autant que l'on connaît son Cœur, c'est-à-dire ce qu'il y a en lui de plus intérieur, n'est-il pas évident que la connaissance du Cœur de Jésus emporte la connaissance et la pratique de la vie intérieure, et qu'elle la renferme tout entière ? Comment donc faut-il s'y prendre pour avoir accès auprès du Cœur de Jésus, et pour être admis dans ce sanctuaire ? Vous ne pourrez jamais vous y introduire de vous-même, mais donnez votre cœur à Jésus ; livrez-le à ses inspirations et à sa grâce ; il vous en ouvrira l'entrée ; il vous en découvrira tous les secrets ; il vous communiquera l'amour dont il est embrasé, et avec l'amour toutes les vertus qui en sont le cortège.

     

    C'est par le don de son propre cœur qu'on gagne le cœur d'autrui. Jésus vous a donné le sien ; il a acquis des droits sur le vôtre. En le lui refusant, vous perdez le droit que vous avez sur le sien, vous le fermez pour vous, et il ne vous est plus libre d'y entrer. Vous me direz que vous êtes dans la pratique de donner votre cœur à Jésus, et que vous n'en êtes pas pour cela plus en possession du sien ; que vous n'en devenez pas plus recueilli, plus disposé à l'oraison, plus intérieur. Je n'ai pas de peine à vous croire. Comment donnez-vous votre cœur à Jésus ? de bouche seulement, par une espèce d'habitude, en récitant, avec une ferveur qui n'existe que dans l'imagination, quelque formule affectueuse que vous trouvez dans un livre. Il faut que ce soit votre cœur lui-même qui se donne avec toute la droiture, la sincérité, la générosité dont il est capable ; qu'il renonce à se posséder, à se gouverner d'une manière indépendante ; qu'il s'abandonne à la discrétion de Jésus, pour qu'il fasse de lui tout ce qu'il jugera à propos, et que les effets prouvent que cette donation est réelle. Quels sont ces effets ? de ne plus reprendre votre cœur en écoutant l'amour-propre, en vous livrant à la recherche de vous-même, aux impressions extérieures, à toutes vos inclinations naturelles ; d'être attentif et fidèle à la grâce, qui vous inspirera en toutes rencontres de mourir à vous-même, afin que Jésus-Christ vive en vous ; de bien prendre toutes les petites mortifications, contradictions et humiliations qui vous arriveront de la part des créatures ; de vous retirer de ce qui peut vous dissiper, vous attacher, éteindre en vous l'attrait de la présence de Dieu, et l'oraison. Voilà sans doute à quoi vous oblige le don de votre cœur. Est-ce là ce que vous faites ?

     

    Vous êtes dévot au Cœur de Jésus ; c'est-à-dire que vous désirez que la pensée de ce Cœur fasse naître en vous de bons sentiments, de saintes affections, vous fasse verser quelques larmes, vous remplisse de goûts et de consolations sensibles. Rien n'est plus propre, en effet, que le Cœur de Jésus à exciter de tels sentiments. Mais vous ne voulez que cela ; vous vous bornez là. Ce n'est pas là aimer le Cœur de Jésus, c'est vous aimer vous-même, et ne chercher dans ce divin Cœur qu'une vaine et stérile satisfaction, qui aboutit à vous faire croire que votre dévotion est réelle, tandis qu'elle est illusoire. Allez au vrai but de cette dévotion. Réformez votre propre cœur sur celui de Jésus. Copiez les vertus dont il vous présente le modèle. Imitez sa douceur, son humilité, sa patience, sa charité. Voyez comment il était affecté sur chaque objet, et aspirez de toutes vos forces à vous mettre dans les mêmes dispositions ; condamnez-vous de n'y être pas, et priez-le sans cesse de vous aider à les acquérir. C'est là honorer véritablement le Cœur de Jésus, et prendre la voie d'une dévotion solide et intérieure.

     

    Ceux qui trouvent à redire qu'on offre au culte et à la piété des Fidèles le Cœur matériel de Jésus devraient songer que nos sens et notre imagination ont besoin d'un objet sensible ; que ce Cœur, comme organe corporel, est adorable en lui-même à cause de son union avec la Divinité ; que néanmoins ce n'est pas à lui qu'on s'arrête ; mais que l'intention expresse de l'Église est qu'on passe aux sentiments dont l'âme de Jésus a été affectée, et dont son cœur est le symbole. Il est même certain que plusieurs de ces censeurs changeraient d'avis, s'ils voulaient chercher à acquérir des connaissances plus approfondies sur le point qui fait l'objet de leur critique.

     

    Après ces Considérations générales, nous allons considérer la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, sous le rapport de son origine, de sa nature, de son excellence, et de sa pratique. Nous ne pouvons rien faire de mieux que d'extraire de l'ouvrage du R. P. de Galliffet, ce que nous avons à dire sur cette dévotion, et nous renvoyons le lecteur qui désirerait se procurer des lumières plus étendues, au traité complet et plein d'érudition théologique, qui a été publié par ce savant religieux, en l'année 1734, sous ce titre : De l'excellence de la dévotion au Cœur de Jésus. Il est également nécessaire de consulter deux ouvrages écrits vers la même époque, par Monseigneur Languet, évêque de Soissons, et dont le premier a paru sous le titre de Vie de la V. Mère Marguerite-Marie, et le second sous celui de Recueil des écrits de la V. Mère Marguerite-Marie...

     

     


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  • MOIS DE MAI : MOIS DE MARIE LA TRÈS SAINTE VIERGE MARIE

     

     


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